La plume est à vous – L’éducation à Touba Mbacké: Quand les élèves risquent leurs vies pour aller étudier. (Babou Bamba)
Les deux villes de Touba et de Mbacké constituent deux entités inséparables liées par l’histoire et la géographie même si l’arbitraire des frontières administratives en fait aujourd’hui deux territoires distincts.
Ce n’est certainement pas un fait du hasard si le nom du Fondateur de la Confrérie Mouride, Serigne Bamba, procède d’une synthèse obtenue en combinant la deuxième syllabe du rapport complété (Touba) à la première syllabe du rapport complétif (Mbacké). En des termes plus prosaïques, l’association donne ceci : TOU/BAMBA/CKE).
Donc Touba et Mbacké sont deux villes aux destinées inséparables. L’objet de cette presente analyse est porté sur la situation des élèves dont leurs etablissements respectifs sont logés à Mbacké étant entendu que la ville de Mbacké abrite pour la plupart, les édifices scolaires publics, même si, l’on constate depuis une décennie, la prolifération d’écoles privées au sein de la capitale du mouridisme dont les coûts de scolarité plus ou moins onéreux, sont hors de portée de la majorité des populations.
Sous ce rapport, force est de noter, que la seule alternative pour ces parents d’élèves qui désirent scolariser leurs enfants, et de les inscrire à Mbacké à 07 km de Touba.
Dés lors, la ruée vers les écoles publiques devient une évidence qui doit être sous tendue par la mise en place de moyens de locomotion pouvant faciliter à ces élèves, leurs accès dans leurs lieux de quête de savoir.
La situation de précarité relative au transport d’élèves de Touba à Mbacké est insoutenable tant sur le plan physique pour l’apprenant que financier de la part des parents.
Un élève qui habite dans les périphéries de la ville serait obligé d’emprunter au moins deux types de transports différents, avant de rallier Mbacké.
Dans la perspective de reduire considérablement la souffrance de ces élèves, le conseil départemental de Mbacké avait procédé à l’acquisition de trois bus de transport d’élèves qui sont aujourd’hui à l’arrêt.
Devant ce spectacle plus que jamais désolant à la limite pathétique et scandaleux, de voir des apprenants, prendre autant de risque pour rejoindre leurs établissements respectifs à Mbacke, n’est-il pas opportun de s’interroger sur la nécessité d’ouvrir des écoles publiques à Touba? Quand bien même des écoles publiques élémentaires sont entrain de voir le jour dans les périphéries de la ville sainte (Tindody, Ndindy, Alieu…)
Si, le prétexte du contenu éducatif est souvent pointé du doigt pour refuser l’installation d’écoles françaises à Touba ( surtout Touba centre), il n’en demeure pas moins vrai de constater que des écoles privées sous la fausse couverture d’un programme franco-arabe, dispensent des enseignements calqués sous le même modèle que les écoles publiques.
La réalité est que les propriétaires de ces écoles privées, constitués en lobby très puissant, ne veulent aucunement voir l’ombre d’une école publique à Touba, dont l’existence compromettrait leurs intérêts crypto-personnels.
Tout au long de la route entre Touba et Mbacké, vous voyez des élèves, jalloner le chemin en attente d’un improbable moyen de transport adéquat et d’autres plus chanceux ou moins chanceux , j’allais dire, submerger les fameux véhicules de transport, entassés comme des sardines alors que d’autres se bousculent pour s’agripper désespérément à la portière d’un véhicule qui roule à tombeau ouvert.
Un danger public au vu et au su des autorités locales ( Mairie de Touba, conseil départemental), de l’autorité administrative ( le sous-préfet) et pourtant, Touba regorge de bonne volonté ( le cas de Ablaye Sylla) et autre structure comme Touba Ca kanam pour apporter une reponse adéquate à travers la mise en place d’une régie de transport dédiée au deplacement d’élèves qui peut générer des revenus et en même temps assurer un retour sur investissement.
Vivement que ce cri de cœur soit entendu par nos compatriotes de Touba- Mbacké.
Babou Bamba