L’arrêté signé le 25 avril 2025 par le ministre Abass Fall marque un tournant dans la reconnaissance du travail domestique au Sénégal. Les salaires minima catégoriels ont été revus à la hausse, passant par exemple de 42 714 F CFA à 64 223 F CFA pour la première catégorie, et de 53 318 F CFA à 76 996 F CFA pour la septième. Cette décision, attendue depuis plus d’une décennie, témoigne d’une volonté politique de revaloriser les métiers de l’ombre souvent relégués au second plan.
C’est dans ce contexte de réformes que Mame Awa Paye, entrepreneure sociale, a lancé KANORA SERVICES, une plateforme novatrice qui entend transformer la condition des travailleuses domestiques au Sénégal. Pour elle, l’impulsion est venue d’un moment simple mais bouleversant : un jour, elle demande à sa domestique Saly quel est son rêve. La réponse : « Je n’en ai pas. » Ce déclic émotionnel devient le point de départ d’un engagement fort.
KANORA SERVICES ne se limite pas à l’intermédiation entre employeurs et aides ménagères. Elle encadre les travailleuses par une formation préalable en :
Restauration et hygiène alimentaire,
Gestion domestique et organisation,
Développement personnel et posture professionnelle.
À travers cette démarche, les femmes qui intègrent la plateforme bénéficient d’un contrat formalisé, d’une couverture santé pour elles et leurs familles, d’un accès à la retraite, mais aussi d’une éducation financière pour une meilleure gestion de leurs revenus. L’objectif est clair : faire du métier de travailleuse domestique un emploi digne, sécurisé et valorisé.
Dans un pays où l’économie informelle représente une part significative de l’emploi, l’exemple de KANORA SERVICES illustre la possibilité d’allier justice sociale et entrepreneuriat responsable. Plus qu’un service, c’est une révolution silencieuse portée par la conviction que chaque femme, quel que soit son point de départ, a droit à un avenir construit sur la dignité, la compétence et la reconnaissance.
A.D