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Arachide : des acteurs dénoncent la domination de la filière par des opérateurs étrangers

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Deux professionnels de la filière arachide, dont le secrétaire général du Syndicat national des corps gras, Issa Ly, dénoncent la domination du marché sénégalais de cette denrée par des opérateurs étrangers et appellent les pouvoirs publics à veiller à sa régulation.

 

Dans des entretiens avec l’APS, ils mettent en garde les pouvoirs publics contre la disparition de la filière, si l’Etat n’intervient pas dans la commercialisation des graines d’arachide.

“L’Etat doit réguler le marché de l’arachide pour permettre à tous les acteurs de la filière de tirer profit de leurs activités”, a dit le directeur de l’usine de la Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal (SONACOS) à Diourbel (centre), Dame Touré.

“Le non-respect de la régulation du marché de l’arachide a permis à des commerçants étrangers de s’approvisionner en coques d’arachide, d’installer des décortiqueuses et d’exporter les graines décortiquées”, a-t-il dénoncé.

M. Touré déplore le contrôle de l’essentiel des activités de la filière par les mêmes commerçants.

Il soutient qu’ils “n’ont pas le droit de s’approvisionner en coques d’arachide et en matières premières sur les sites de production”.

“Les hommes d’affaires étrangers achètent, transforment et exportent toutes les graines d’arachide de qualité”, dénonce le directeur de l’usine de la SONACOS à Diourbel, ajoutant que “toute la filière arachide de Diourbel est (…) paralysée”.

“Le niveau de réception des graines est de zéro à l’usine de la SONACOS à Diourbel, depuis le démarrage de cette campagne de commercialisation des graines d’arachide, le 21 novembre 2022”, regrette M. Touré.

A cause de la domination du marché sénégalais de l’arachide par certains opérateurs, “les petites et moyennes entreprises gérées par des milliers de  familles sont sans stocks de graines, de même que toutes les autres huileries du Sénégal”, a soutenu Dame Touré.

Si le rythme actuel des exportations de graines d’arachide se poursuit, a-t-il prévenu, “on risque de ne plus disposer de semences de qualité dans notre pays”.

La SONACOS a “une grande capacité” d’achat de graines, a souligné M. Touré, déclarant que les agents de cette société nationale ont du mal à trouver des graines à acheter.

‘’Un sursaut patriotique’’

Issa Ly, s’exprimant au nom  du Syndicat national des corps gras, soutient que l’Etat du Sénégal doit “suspendre les exportations de graines d’arachide pour sauver la campagne de [collecte] de la SONACOS et des autres huiliers”.

“Les exportations ne sont pas autorisées, car on n’a pas cette année une production de plus de 1 million de tonnes d’arachide”, a-t-il argué.

Une mesure prise par les autorités sénégalaises depuis 2016 interdit aux opérateurs étrangers de faire des exportations s’il n’y a pas assez de graines décortiquées au Sénégal, a soutenu le syndicaliste.

“J’appelle l’Etat à respecter cette mesure”, a-t-il martelé, invitant les producteurs sénégalais à “un sursaut patriotique”, autrement dit, à ne vendre leurs stocks d’arachide qu’à la SONACOS, en vue de la protection de la filière et des emplois qu’elle génère.

Le Comité national interprofessionnel de l’arachide a fixé à 275 francs CFA le prix du kilogramme pour la campagne de commercialisation des récoltes en cours.

Mais les producteurs vendent leurs graines à des hommes d’affaires étrangers, des Chinois notamment, à des prix variant entre 300 et 400 francs CFA le kilogramme, selon Issa Ly. Il estime que ces prix sont exorbitants pour les huiliers locaux.

La campagne de commercialisation des graines d’arachide a démarré le 21 novembre. Elle va se poursuivre jusqu’au 21 mai 2023.

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