Le président de la République, Macky Sall, a demandé, mercredi au gouvernement de « veiller à la mise en œuvre des mesures d’urgence de la sécurité routière », adoptées après la mort de 42 personnes dans un accident de la route survenu le 8 janvier dernier à Sikilo, près de la commune de Kaffrine (centre).
Ces mesures avaient été prises lors d’un conseil interministériel organisé sous la présidence du Premier ministre, Amadou Ba, au lendemain de cet accident lors duquel deux bus de transport en commun sont entrés en collision.
Selon le communiqué rendant compte du dernier Conseil des ministres, le président Sall a “invité le gouvernement à veiller à la mise en œuvre des mesures d’urgence de la sécurité routière ».
Parmi celles-ci, il cite « l’application de toutes les mesures validées en Conseil des ministres, notamment l’intensification des visites techniques, la limitation de vitesse à 90 km/heure maximum des véhicules de transports publics et l’arrêt de l’importation et le rechapage des pneus d’occasion ».
En font aussi partie, « l’intensification, le long des axes routiers et autoroutiers, des contrôles permanents des forces de sécurité, la maîtrise de la circulation routière et la divagation des animaux ».
Le communiqué évoque également « la réforme et la modernisation du système de transport public dans tous ses volets en intégrant l’urgence de la mise en œuvre du programme concerté de renouvellement accéléré des parcs de transport, comme action prioritaire d’accompagnement ».
De même, « l’accentuation, à partir de tarifs réglementés selon les destinations, du déploiement national de la société publique « Dakar Dem Dik » et des sociétés privées de transport disposant de parcs de gros porteurs, de bus, de minibus et de taxis aux normes » figurent parmi ces mesures d’urgence.
Celles-ci concernent aussi « la mise en place d’un dispositif permanent de communication et de formation adapté aux usagers et aux acteurs du secteur sur le nouveau code de la route et les mesures préventives de lutte contre l’insécurité routière, en particulier, le respect des horaires de circulation pour les véhicules de transport ».
Le président Sall a par ailleurs « rappelé au Gouvernement la nécessité de poursuivre, sans relâche, les actions engagées de sensibilisation des acteurs et des syndicats de transporteurs pour l’application effective de la réglementation du fonctionnement des transports publics urbains et interurbains ».
De même a-t-il demandé au ministre des Transports terrestres d' »engager, dans les meilleurs délais, le recensement des acteurs et parcs de transports publics ». Il l’a aussi invité à entreprendre de la même manière “l’actualisation de la liste nationale des gares routières officielles, en vue de disposer d’une base de données fiable sur le secteur des transports routiers ».
Il a par ailleurs « indiqué au Premier Ministre, la nécessité d’une évaluation hebdomadaire en Conseil des ministres, des mesures de lutte contre l’insécurité routière déjà mises en œuvre sur l’étendue du territoire national, avec la mise en place à la Primature d’une Cellule interministérielle de Suivi, associant les quatorze (14) gouverneurs de région ».
A l’entame du Conseil des ministres, il « s’est incliné devant la mémoire des 22 personnes décédées, suite à l’accident de la route survenu le lundi 16 janvier 2023, près de Sakal (dans la région de Louga) ». Il a réitéré « les condoléances de la nation aux familles éplorées et souhaité un prompt rétablissement aux 23 blessés pris en charge » dans les structures hospitalières.
Il estime que le bilan des accidents de la route « révèle l’impératif d’une action rapide et vigoureuse de l’Etat pour préserver la vie des populations contre la recrudescence des accidents de la route ».
Au lendemain de l’accident de la route de Sikilo, le gouvernement a pris une vingtaine de mesures censées lutter contre l’insécurité routière et les accidents de la route. Certaines d’entre elles ont provoqué l’ire de certains transporteurs qui ont décrété une grève illimitée.