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Délits d’initié.À la Bourse de Wall Street, “les dés sont pipés”

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Sur les marchés financiers, le fait que les initiés boursicotent sur la base d’informations confidentielles “est depuis longtemps un secret de polichinelle”, assure ce magazine économique américain. Mais les autorités de réglementation et la justice américaine ne font rien pour y mettre fin.

Il existe des investisseurs qui, s’ils devaient tirer à pile ou face pour savoir s’ils vont faire des profits à Wall Street, verraient (presque) toujours la pièce tomber du bon côté. Selon Bloomberg Businessweek, qui consacre la une de son édition du 4 octobre aux activités des initiés sur les marchés financiers, Jimmy Filler est l’un de ces investisseurs à qui la chance sourit très souvent.

Cet homme de bientôt 80 ans, qui a fait fortune en achetant et en vendant de la ferraille à Birmingham, en Alabama, est “l’initié le plus prospère des États-Unis”, affirme le magazine économique américain, qui se réfère aux données de TipRanks, une société qui évalue les dirigeants en fonction de leur capacité à réaliser des transactions au moment opportun.

Filler est en effet connu pour son incroyable réussite dans l’achat d’actions d’entreprises qu’il conseille ou dans lesquelles il investit. Sur les 496 transactions qu’il a effectuées depuis 2014 dans les sociétés ServisFirst Bancshares (Alabama), où il siège au conseil d’administration, et Century Bancorp (Massachusetts), dont il est le principal actionnaire, 75 % ont affiché un bénéfice trois mois plus tard. “C’est le genre de performance dont rêvent les meilleurs boursicoteurs du monde”, assène Bloomberg Businessweek.

Jimmy Filler est pourtant loin d’être seul à avoir plus de chance que la moyenne en Bourse. Selon une analyse de TipRanks, les achats d’actions effectués par les dirigeants d’entreprise américains ont dépassé l’indice S & P 500 de cinq points de pourcentage en moyenne entre 2015 et 2020.

Des poursuites excessivement difficiles à engager

En théorie, la loi américaine régissant les délits d’initié est pourtant claire, assure l’hebdomadaire : en vertu du Securities Exchange Act de 1934, les dirigeants d’entreprise qui abusent de leur accès à des informations non publiques, soit en les utilisant eux-mêmes, soit en les transmettant à quelqu’un d’autre, peuvent être accusés de fraude et envoyés en prison.

Reste que l’identification et la poursuite des infractions sont excessivement difficiles, et qu’à Wall Street le fait que les initiés boursicotent sur la base d’informations confidentielles “est depuis longtemps un secret de polichinelle”, indique Bloomberg Businessweek.

Certes, les initiés comme Jimmy Filler auront toujours une meilleure idée générale que les autres de la situation de leur entreprise, mais de plus en plus d’experts considèrent que de nombreux initiés réalisent de bonnes transactions “grâce à quelque chose de plus que la chance ou le jugement”, renchérit le magazine.

Certaines études indiquent en effet que les délits d’initié sont omniprésents sur les marchés financiers et que personne – ni les autorités de réglementation, ni la justice américaine, ni les entreprises elles-mêmes – ne fait rien pour y mettre fin. Et ce même si des législateurs comme la sénatrice démocrate Elizabeth Warren et la députée républicaine Elise Stefanik appellent à une réforme.

Le sentiment qui domine, et qui sous-tend à la fois la récente explosion des actions mêmes – comme lors de l’affaire GameStop – et la montée des cryptomonnaies, est celui d’un marché biaisé en faveur d’une élite. Bref, comme l’a confié à Bloomberg Businessweek l’économiste Daniel Taylor, “la plupart des Américains pensent aujourd’hui que, sur les marchés boursiers, les dés sont pipés. Et ils ont raison.”

 

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