Un permis d’exploitation octroyé par la mairie de Dindéfelo à l’entreprise Terralco, sur une superficie de 40 hectares, vient d’être annulé par l’État. Ce projet, qui visait l’extraction de dolomie au cœur de la réserve naturelle communautaire de Dindéfelo, a suscité une vive inquiétude des autorités environnementales.
Le ministre de l’Environnement, Daouda Ngom, s’est exprimé sur la question en soulignant la sensibilité écologique extrême du site concerné : « Ce périmètre se trouve dans un corridor écologique d’importance capitale : il s’agit d’une zone de passage des chimpanzés entre le Sénégal et la Guinée. De plus, ce site est classé patrimoine mondial culturel de l’UNESCO », a-t-il déclaré, tirant la sonnette d’alarme.
Le projet aurait normalement nécessité une étude d’impact environnemental, suivie d’un rapport validé par un comité technique et soumis à une audience publique avec les communautés locales. Mais, comme l’a précisé le ministre, ces étapes risquent de ne jamais être franchies, compte tenu de la nature hautement protégée du site. Daouda Ngom a ajouté que des discussions sont en cours avec les autorités locales pour mettre définitivement fin au projet d’exploitation. « Nous trouverons ensemble une solution pour bloquer ce projet dans cette zone classée », a-t-il assuré.
Pour rappel, la réserve naturelle communautaire de Dindéfelo a été mise en place par les populations locales dans un souci de préservation de l’environnement, de conservation de la biodiversité et de gestion durable des ressources naturelles. Elle vise également à améliorer les conditions de vie des habitants par la promotion d’activités économiques respectueuses de la nature.
La réserve regorge de sites naturels exceptionnels tels que les célèbres cascades de Dindéfelo, des grottes, des habitats de chimpanzés, le fleuve Gambie et les Dents de Dandé. Aujourd’hui, les communautés locales plaident en faveur de l’érection d’un géoparc à Dindéfelo, afin de valoriser durablement ce patrimoine unique