Accusé d’avoir illégalement vendu des terrains du domaine public, l’ex-gendarme Alioune Kandji a été placé sous mandat de dépôt à Kaolack. Entre menaces armées, accusations contre des magistrats et refus de comparaître, il oppose à la justice une posture de défi sans précédent.
Après une première tentative d’arrestation en décembre 2022, Alioune Kandji, ancien major de la gendarmerie à la retraite, a été incarcéré à Kaolack suite à l’exécution d’un mandat d’arrêt délivré par le juge du premier cabinet. Ce mandat s’inscrit dans le cadre d’une affaire foncière remontant à 2018, dans laquelle Kandji est accusé d’avoir illégalement vendu des parcelles situées sur un site appartenant au domaine public.
Le dossier s’est complexifié au fil des mois. Initialement poursuivi pour escroquerie, association de malfaiteurs, faux et usage de faux, Kandji fait désormais face à de nouvelles charges : outrage à magistrat, outrage à un commandant de force publique dans l’exercice de ses fonctions et diffusion de fausses nouvelles.
Les faits reprochés portent sur la vente de terrains à usage commercial à un entrepreneur, Mansour Sy, pour un montant de 28 millions de Fcfa. Malgré l’encaissement intégral de la somme, rapporte Libération, les actes remis par Kandji n’avaient aucune valeur juridique, et le site concerné n’était pas déclassé, donc inaliénable selon la législation en vigueur. Le sieur Kandji a toujours justifié ses agissements en prétendant avoir agi au nom de l’État, sans fournir de preuve formelle.
Lorsque la Sûreté urbaine s’est présentée à son domicile pour l’arrêter, Kandji s’est retranché avec ses enfants et petits-enfants, menaçant d’user de son arme. Il n’a été interpellé que plus tard, après des tentatives de règlement partiel du litige. Il reste à ce jour redevable de 13 millions de Fcfa.
Durant l’instruction, l’ex-gendarme a tenté de discréditer les magistrats, les policiers et les agents de la Sûreté impliqués, allant jusqu’à les accuser d’être liés à un parti politique. Sa posture provocatrice s’est cristallisée dans une déclaration-choc adressée au procureur :
« Si je tombe, l’État tombe ! »