SENEGAL-ENERGIE / Transition énergétique juste : Dakar bénéficie d’un financement de 1.639,8 milliards FCFA
Le Partenariat pour une transition énergétique juste (JETP) a décidé d’inclure le Sénégal parmi les pays bénéficiaires de ses financements en promettant de mobiliser en sa faveur 2,5 milliards d’euros, environ 1.639 milliards 892 millions 500 mille francs CFA, a annoncé jeudi le président de la République, Macky Sall.
Le chef de l’Etat a annoncé la nouvelle lors d’un panel sur le financement des infrastructures et le secteur privé, au sommet de Paris pour un nouveau pacte financier mondial, selon une synthèse de son intervention transmise à l’APS.
Selon la note reçue de la présidence de la République, il a profité de cette tribune pour rappeler aux partenaires ‘’l’impératif de respecter les engagements pris sur le financement des économies africaines, y compris en faveur du Partenariat pour une transition énergétique juste’’. Elle signale que le JEPT ‘’vient de retenir le Sénégal comme quatrième pays bénéficiaire, après l’Afrique du Sud, l’Indonésie et le Vietnam, avec l’engagement de mobiliser 2,5 milliards d’euros’’.
Un communiqué publié sur le site d’information de l’Elysée annonce la naissance de ce partenariat en ces termes : ‘’Aujourd’hui, à l’occasion du sommet pour un nouveau pacte financier, dont l’objectif est de construire un nouveau consensus pour un système financier international plus solidaire, le Sénégal et le groupe des partenaires internationaux, composé de l’Allemagne, de la France, de l’Union européenne, du Royaume-Uni et du Canada, lancent [le] Partenariat pour une transition énergétique juste, pour soutenir les efforts du Sénégal en matière d’accès universel à l’énergie et de consolidation d’un système énergétique sobre en carbone, résilient et durable’’.
Porter la part des énergies renouvelables à 40 %
Il ajoute que ‘’dans une déclaration commune, le Sénégal réaffirme, avec le soutien financier et technique des partenaires internationaux, sa détermination à renforcer le déploiement des énergies renouvelables dans son mix énergétique, dans le cadre de son plan intégré à moindre coût pour l’électricité et dans une logique de baisse des émissions du secteur, tout en permettant un développement juste et résilient’’.
Le communiqué publié par l’Elysée souligne que ‘’le partenariat offrira des opportunités importantes pour les investissements du secteur privé, des fonds souverains et des fondations philanthropiques’’.
‘’Pour permettre l’accélération de ce déploiement d’énergies renouvelables, précise-t-il, les partenaires internationaux et les banques multilatérales de développement mobiliseront, pour une période initiale de trois à cinq ans, 2,5 milliards d’euros de financements nouveaux et additionnels, à partir de 2023. Des financements supplémentaires pourront être mobilisés durant et au-delà de cette période pour soutenir les ambitions sénégalaises.’’
Grâce à ce partenariat, le Sénégal va porter la part des énergies renouvelables à 40 % de son mix énergétique. ‘’Ce partenariat permettra l’accélération du déploiement des énergies renouvelables, de façon à porter la part des énergies renouvelables en capacité installée à 40 % du mix électrique sénégalais d’ici à 2030’’, poursuit le communiqué.
Il signale aussi que le JETP favorisera ‘’la publication avant la COP28 d’une vision en vue d’une stratégie à long terme de développement à faible émission de gaz à effet de serre prévue d’être finalisée en 2024’’.
Le Sénégal, en liaison avec les membres du groupe des partenaires internationaux, préparera en douze mois un plan d’investissement qui identifiera les investissements requis et les opportunités pour mettre en œuvre sa vision d’une transition énergétique juste et équitable.
Dans son intervention, Macky Sall a mis en exergue la résilience sur laquelle doit déboucher notamment la diversification des sources énergétiques du pays.
Une meilleure résilience
‘’Les crises multiformes que nous vivons aujourd’hui mettent à rude épreuve les économies africaines, notamment dans leurs efforts importants consacrés au développement économique, à l’accès à l’énergie et à l’industrialisation. La diversification de nos sources énergétiques et de nos chaînes d’approvisionnement permettra d’augmenter notre résilience’’, a-t-il dit.
‘’Le Partenariat pour une transition énergétique juste, que nous nouons ce jour avec nos partenaires, permettra d’accompagner la dynamique sénégalaise démarrée depuis plusieurs années d’incorporation d’énergies renouvelables dans notre mix énergétique et de sécurisation de notre système énergétique, grâce à toutes nos ressources naturelles’’, a ajouté M. Sall.
Le président français, Emmanuel Macron, souligne que ‘’la France est fière de soutenir le Partenariat pour la transition énergétique juste [en faveur] du Sénégal’’. ‘’Grâce au déploiement accéléré d’énergies renouvelables, ce partenariat permettra au Sénégal de continuer à se développer économiquement et de donner accès à l’énergie à l’ensemble de la population, tout en plaçant le pays dans une trajectoire sobre en carbone.’’
Le chancelier fédéral d’Allemagne, Olaf Scholz, déclare que ‘’l’Allemagne se félicite de l’adoption survenue aujourd’hui du Partenariat pour la transition énergétique juste, avec le Sénégal’’. ‘’Il s’agit d’une étape importante qui confirme l’ambition du Sénégal d’étendre les énergies renouvelables. Ce JETP représente une étape majeure sur la voie menant à une économie sénégalaise à la fois climatiquement neutre et juste sur le plan social.’’
‘’Nous nous associons au Sénégal pour accélérer les investissements dans les infrastructures d’énergie propre, afin de mettre en place une économie à la fois sobre en carbone et résiliente au changement climatique. Ensemble, nous soutenons une transition énergétique majeure, qui profitera aux populations du Sénégal et du monde entier – avec un accès à une électricité renouvelable abordable et fiable, de bons emplois locaux et une planète plus saine. Je suis fière que notre stratégie Global Gateway soutienne ce partenariat’’, a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen.
Le Premier ministre du Royaume-Uni, Rishi Sunak, à son tour, affirme que son pays ‘’est enchanté de soutenir le Partenariat pour une transition énergétique juste’’. ‘’Le Sénégal a des projets ambitieux pour stimuler la croissance économique et créer un avenir plus prospère, et ce partenariat apportera des investissements vitaux dans l’infrastructure d’énergie renouvelable du Sénégal et contribuera à fournir un accès à une énergie propre et abordable pour tous’’, a-t-il dit.
Accès aux marchés de capitaux à des coûts soutenables
‘’Il devient de plus en plus évident que l’énergie propre est un élément fondamental de la construction d’une économie qui fonctionne aujourd’hui et demain. Le changement climatique ne connaît pas de frontières et, à mesure que le monde progresse vers notre objectif commun de neutralité climatique d’ici à 2050, nous devons tous nous rassembler – les gouvernements […] et le secteur privé – pour trouver des solutions innovantes qui garantissent à nos enfants et à nos petits-enfants un accès à l’air pur et à l’eau propre, ainsi qu’à des emplois de qualité’’, a réagi le Premier ministre du Canada, Justin Trudeau. ‘’C’est ce que le modèle JETP permettra de faire au Sénégal, et au-delà.’’
Dans son intervention, Macky Sall a par ailleurs a estimé qu’une résolution de la question du financement des infrastructures pour ‘’favoriser le développement’’ impliquait un accès aux marchés de capitaux à des coûts soutenables.
Il s’est appesanti sur ‘’les défis de financement des infrastructures pour favoriser le développement’’. Son analyse est que la réponse à cette problématique ‘’passe par un accès aux marchés de capitaux à des coûts soutenables, qui nécessite une réforme de la gouvernance financière mondiale, la révision des critères de perception du risque d’investissement et la réduction des coûts de primes d’assurance’’.
Il a par ailleurs plaidé pour ‘’le financement du secteur privé sénégalais et africain’’.
Le sommet de Paris pour un nouveau pacte financier mondial vise à ‘’remobiliser la communauté internationale autour de la question cruciale de financement du développement et de la réforme de l’architecture financière internationale’’.
Il est censé ‘’trouver des solutions, pour les prochains mois’’, à des problèmes liés à ‘’l’allègement de la dette’’ et au ‘’financement pour le climat’’.