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SENEGAL-ECONOMIE / Le foirail de Missirah Wadène s’anime à l’approche de la Tabaski

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Vendeurs de moutons et acheteurs venus du Sénégal ou des pays voisins commencent à affluer au foiral de Missirah Wadène (Kaffrine, centre-ouest) à mesure qu’approche la Tabaski, la plus grande fête musulmane prévue cette année le 29 juin prochain, a constaté un reporter de l’APS.

Cette commune du département de Koungheul est connue pour être un important point de vente de plusieurs animaux destinés à la consommation et venant notamment de certains pays frontaliers du Sénégal, comme le Mali et la Mauritanie. Situé au centre-ville, le marché à bétail de Missirah Wadène, inauguré en 2020, a coûté 93 millions de francs CFA, grâce à un partenariat entre l’Etat du Sénégal et la Banque mondiale.

Ce lundi est jour de marché hebdomadaire. Des groupes de personnes sont assises devant leurs étals, pendant que d’autres sont débout à côté de leurs voitures. ‘’C’est le plus grand marché hebdomadaire du Sénégal avec le plus grand foirail de la sous-région’’, vante Samba Sow, le président du foirail de Missirah Wadène.

‘’Actuellement, le foirail est bien organisé. Il y a un nombre important de moutons à l’intérieur comme à l’extérieur du foirail’’, déclare-t-il. Samba Sow souligne que le marché sera bien approvisionné en moutons. La sécurité est, selon lui, bien assurée par des volontaires de la municipalité et la gendarmerie nationale.

Missirah Wadène, dit-il, est un marché à bétail international, qui accueille beaucoup d’éleveurs  venant de la Gambie, du Mali, de la Mauritanie, du Burkina Faso et même du Tchad. ‘’Le choix du foirail de Missirah se justifie par sa sécurité, l’organisation de son marché et l’hospitalité sénégalaise’’, explique-t-il. Il déplore toutefois la cherté de l’aliment de bétail.

Trouvé en train de prendre du thé juste à l’entrée principale du foirail, Mamadou Diarra est venu du Mali avec 109 têtes de moutons, qu’il dit avoir déjà vendus au prix unitaire de 65 000 francs CFA.

‘’Le Sénégal  est un pays de la Téranga [mot wolof voulant dire hospitalité]. J’ai déjà vendu tous mes moutons et je m’apprête à rentrer au Mali pour revenir avant la fête de Tabaski, car actuellement il y a la stabilité [au Sénégal]. J’avais peur, mais alhamdoulilah’’, soupire-t-il, en faisant allusion aux violentes manifestations survenues au Sénégal le 1er et le 2 juin derniers après la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans ferme pour ‘’corruption de la jeunesse’’.

Pour Abdou Diallo, l’attraction qu’il suscite est la preuve de la dimension internationale du foirail de Missirah. Il accueille en effet des moutons de race, des bœufs, des chevaux, etc.,  confie-t-il. Venu de la Gambie, Abdou a déjà acheté 38 moutons à 75 000 francs CFA chacun. Il compte les revendre dans son pays au prix unitaire de 150 000 francs CFA.

A l’en croire, toutes les régions du Sénégal viennent acheter ici leurs moutons.  Selon lui, le marché à bétail de Missirah alimente tous les autres foirails du Sénégal : Birkelane, Kahone, le Djoloff, Diaobé, Ndiaffate, Dakar, Mbour, etc.

Les ‘’coxeurs” en trouble-fêtes

Cependant, certains éleveurs déplorent l’attitude des intermédiaires, communément appelés ‘’coxeurs’’. Venu de Koki, dans la région de Louga, Djiby Sèye estime qu’ils sont souvent accusés à tort ou à raison de contribuer à la cherté du prix du mouton.

Au foirail de Missirah Wadène, le marchandage est le meilleur moyen pour trouver un bélier, renseignent des jeunes venus de Dakar. Trouvés en pleines négociations, ils espèrent acheter des moutons à un prix abordable pour faire ainsi une bonne opération à l’occasion de la fête de Tabaski.

Mais ils se heurtent à la ténacité du propriétaire des moutons qui déclinent catégoriquement leur proposition de  céder chaque bête  à 80.000 francs CFA. Un autre éleveur, tenant un bâton entre les mains, la tête couverte d’un voile, signale que les prix des moutons varient entre 80.000 et 120.000 francs CFA.

Mais Ngaye Diaw, le président de la Maison des éleveurs de Missirah, n’est pas de cet avis. Selon lui, il y en a pour toutes les bourses. L’essentiel, c’est d’acheter tôt son mouton, conseille-t-il. Il sollicitee de l’Etat un accès rapide des éleveurs aux financements dans le cadre des opérations dites de Tabaski dédiées à la commercialisation des moutons.

Le foirail de Missirah Wadène abrite d’autres activités, comme la vente de cordes, des aliments de bétail, de l’eau, la restauration, etc.

Le jeune Mamadou Bitèye, originaire de Koungheul, trouve son compte dans la vente des cordes, qu’il propose à 100 francs l’unité. Il dit faire des gains tournant entre 5000 et 7500 francs CFA.

Les femmes s’activant dans la vente de sachets ou bidons d’eau ne sont pas en reste. Elles essaient de tirer leur épingle du… marché en proposant des sachets ou des bouteilles d’eau au prix de 100 francs CFA.

Le transport des moutons entre les régions est aussi une activité très lucrative dans le foirail de Missirah. Alimou Diallo, le délégué syndical de l’Union des routiers du Sénégal, indique que pour convoyer des moutons, il faut débourser entre 50.000 et 500.000 francs CFA pour leur un camion selon que l’on se rend à Kahone, Kaolack, Dakar ou Ziguinchor.

La surveillance médicale est bien assurée par un vétérinaire posté à l’entrée du marché au bétail, pour délivrer des laissez-passer sanitaires aux transporteurs. Les autorités départementales assurent quant à elles que toutes les dispositions sont prises pour un bon approvisionnement en moutons des autres foirails du pays.

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