Émotion et mémoire : Le film Sunu Yoon célèbre le legs de Doudou Ndiaye Rose, dix ans après sa disparition
Dix ans après sa disparition, la mémoire du maître-tambour Doudou Ndiaye Rose continue de résonner dans les cœurs et sur les scènes du monde entier. C’est dans une atmosphère profondément émotive que s’est tenue la projection du film Sunu Yoon (“Notre Voie”), une œuvre puissante dédiée à cet homme qui a fait du sabar un langage universel.
Réalisé et produit par Jean-Marie Mallet, fils adoptif de Doudou Ndiaye Rose, le film est le fruit d’une décennie de travail passionné. Plus qu’un documentaire, Sunu Yoon est un voyage initiatique dans l’univers de celui que l’on appelait le « Tambour Major », un hommage vibrant à son génie musical et à son héritage transmis de génération en génération.
L’émotion a atteint son paroxysme lorsque Moustapha Ndiaye, l’un des fils du maître-tambour, a pris la parole. La gorge nouée, les yeux humides, il a partagé les souvenirs d’un père à la fois rigoureux et profondément humain:
« Dix ans sans lui sur cette terre, c’est comme dix ans de silence, même si ses tambours continuent de parler. Ce film, c’est notre lien vivant, c’est lui qui revient frapper à nos cœurs », a-t-il déclaré, sous les applaudissements nourris du public.
La famille Ndiaye Rose, présente en nombre, n’a pu cacher son émotion. Certains ont esquissé des pas de danse, d’autres ont laissé couler les larmes, chacun touché par la puissance de l’œuvre et la fidélité avec laquelle elle retranscrit l’âme du patriarche. Le film alterne des images d’archives rares, des performances musicales inédites, et des témoignages intimes qui donnent chair à la légende.
Jean-Marie Mallet, visiblement ému, a confié :
« J’ai voulu montrer la voie que Doudou a tracée pour nous. C’est un chemin fait de rythme, de rigueur, d’amour pour l’Afrique. Il m’a adopté, il m’a guidé, et ce film, c’est ma manière de lui rendre ce qu’il m’a offert. »
Plus qu’une simple projection, Sunu Yoon fut un moment de communion. Une célébration de l’héritage culturel sénégalais, mais aussi une leçon de transmission, d’humanité et de fidélité à une œuvre artistique monumentale.
Doudou Ndiaye Rose n’est peut-être plus là physiquement, mais à travers ce film, à travers les tambours de ses enfants et petits-enfants, à travers l’amour de ceux qu’il a touchés, sa voie continue.
Sunu Yoon. A.D