Le Parti Socialiste élève une voix ferme et solennelle pour dénoncer la pente glissante de l’autoritarisme sur laquelle le régime PASTEF engage notre pays. Cette dérive constitue une offense grave à l’idéal démocratique sénégalais.
Nous assistons, impuissants et consternés, à une multiplication inquiétante d’arrestations arbitraires et de manœuvres d’intimidation ciblant les voix dissonantes, signes avant-coureurs d’une régression des libertés publiques. L’incarcération de Mme Maimouna Ndour Faye, directrice de la chaîne 7TV et de Monsieur Babacar FALL, Directeur de l’information de Rfm ainsi que certains de leurs techniciens pour le simple fait d’avoir diffusé une interview, est l’illustration symptomatique de cette déviance. De même, les poursuites engagées contre les analystes Badara Gadiaga et Abdou Nguer, dont le seul crime est d’avoir exercé leur esprit critique, confirment cette logique de répression de la pensée.
Lorsque le Premier ministre, M. Ousmane Sonko, professe publiquement sa volonté d’« effacer ses opposants », ces propos ne relèvent plus de la simple outrance oratoire. Ils constituent une menace décomplexée contre le pluralisme, pilier fondamental de notre pacte républicain.
Le Parti Socialiste condamne avec la plus grande vigueur cette instrumentalisation scandaleuse de l’appareil judiciaire à des fins de persécution politique, cette traque des opinions dissidentes et cette obsession vengeresse qui avilissent la fonction gouvernementale. Un gouvernement fort, assuré de sa légitimité, n’a pas pour vocation de réduire ses détracteurs au silence, mais de les convaincre par la pertinence de son action et la robustesse de ses réalisations.
Hélas, le peuple sénégalais, lui, n’a que faire de ces intimidations. Ses préoccupations sont existentielles : se nourrir, se soigner, se déplacer, travailler dans la dignité. Il réclame une gouvernance tournée vers le concret, qui s’attaque aux urgences qui le meurtrissent au quotidien :
· L’insoutenable cherté de la vie qui étreint les foyers ;
· La flambée continue du coût de l’électricité ;
· Le prix prohibitif des carburants ;
· Une pression fiscale étouffante qui asphyxie le pouvoir d’achat des familles et l’activité des petites entreprises.
Tandis que les Sénégalais s’épuisent à compter leurs francs pour subsister, le pouvoir, lui, ne semble compter que ses adversaires pour mieux les museler. Cette fuite en avant répressive détourne la Nation de ses véritables missions : redresser l’économie, restaurer la confiance collective et garantir les libertés individuelles.
Le Parti Socialiste en appelle urgemment au retour de la raison d’État, à la mesure et à l’esprit républicain. La liberté d’expression n’est pas une concession ; elle est un droit inaliénable, le soubassement même de notre édifice démocratique. Aucune ambition personnelle, aucun réflexe vindicatif ne saurait prévaloir sur son respect.
Le Sénégal mérite infiniment mieux que la politique de la peur. Il est en droit d’exiger une gouvernance responsable, équitable et résolument tournée vers l’intérêt général. Le Parti Socialiste, fidèle à son combat historique, demeurera inébranlable dans sa défense de la République, des libertés et de la dignité incompressible du peuple sénégalais, en dépit de toutes les menaces.
Fait à Dakar, le 29 octobre 2025.
Abdoulaye WILANE
Porte-parole du Parti Socialist