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Affaire Cédric Chouviat : La responsabilité des policiers dans la mort du livreur confirmée

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VIOLENCES POLICIERES Une nouvelle expertise confirme la responsabilité des trois policiers dans la mort de Cédric Chouviat, décédé lors d’un contrôle de police à Paris en 2020.

La mort de Cédric Chouviat a bien été causée par l’action de trois policiers, selon une nouvelle expertise médicale. Reste encore au juge d’instruction à déterminer le caractère volontaire ou non de la mort de ce livreur, décédé lors d’un contrôle policier en 2020 à Paris. Cinq experts médicaux mandatés par le juge retiennent comme cause du décès une « association simultanée de plusieurs facteurs » découlant des gestes d’interpellation. Cela aurait « abouti à une privation très rapide d’oxygène au cerveau ».

Le père de famille de 42 ans avait été plaqué au sol le 3 janvier 2020 avec son casque de moto sur la tête lors d’un contrôle policier près de la tour Eiffel, provoquant son malaise. Hospitalisé dans un état critique, il est déclaré mort le 5 janvier. Ni les gestes d’interpellation lorsqu’il était encore debout ni sa chute n’ont « occasionné de malaise », selon les experts.

La mort provoquée par un étranglement arrière

« La problématique naît à partir du moment où la victime, obèse avec un cou court et un casque sur la tête attaché sous le menton, se retrouve en position ventrale avec un maintien et un appui en région dorsale, un avant-bras passé en avant du cou qui soulève le corps pour dégager les bras et les ramener dans le dos, dans une atmosphère générale de stress avec opposition et lutte », résument-ils d’une phrase.

Pour eux, c’est bien au sol que la mort de Cédric Chouviat s’est jouée : le mouvement d’avant en arrière de l’« avant-bras passé sous le menton » aurait engendré un « écrasement mécanique de la trachée » et de la « carotide ».

La famille dénonce une bavure policière

Un policier pourrait aussi avoir tiré sur la jugulaire du casque en tentant de le maîtriser, ce qui « pourrait être à l’origine des fractures » constatées au niveau du cou. Depuis le début, la famille dénonce une « bavure policière » causée par des techniques d’interpellation à ses yeux « dangereuses », un étranglement arrière.

L’Inspection générale de la police nationale (IGPN) avait établi que l’un des quatre policiers avait pratiqué sur Cédric Chouviat un « étranglement arrière » pour l’amener au sol, qui « semblait » avoir été poursuivi une fois à terre.  La police a renoncé en juillet dernier à cette technique très critiquée, qui n’est pas nommée précisément dans l’expertise.

Trois policiers mis en examen pour homicide volontaire

Dans leur compte rendu initial d’intervention, daté du jour des faits et signé par la policière au nom des quatre membres de l’équipage, les fonctionnaires ne faisaient pas état de l’utilisation de cette technique. Comme une première expertise du cœur rendue en août 2020, l’expertise de synthèse écarte le rôle joué par l’« état cardiovasculaire antérieur » de Cédric Chouviat dans son décès, évoquée dans un premier rapport d’autopsie. Ce facteur est « théoriquement possible mais peu probable ».

Trois des quatre policiers qui ont participé à ce contrôle quai Branly ont été mis en examen en juillet 2020 pour « homicide involontaire », tandis qu’une quatrième policière a été placée sous le statut moins incriminant de témoin assistée.

« Une minute quarante-cinq de sauvagerie »

« Une minute quarante-cinq de clef d’étranglement et de plaquage ventral. Une minute quarante-cinq de sauvagerie. Cette sauvagerie, c’est aussi celle du ministère de l’Intérieur dont les instructions et les abstentions tuent en France », a commenté l’un des avocats de la famille, Me Arié Alimi.

Reste la question soulevée par la famille de l’intentionnalité des violences de la part des policiers. Les proches de Cédric Chouviat leur reprochent de n’avoir pas réagi assez vite aux signes manifestes d’asphyxie de la victime, qui a dit neuf fois «j’étouffe» en treize secondes avant de faire un malaise.

Bientôt une reconstitution des évènements

Pour savoir si les policiers étaient en mesure d’entendre les cris d’agonie du livreur, ce qu’ils contestent, une reconstitution des événements, qui devrait insister sur l’aspect auditif, devrait être organisée prochainement, selon des sources concordantes. Pourrait alors se jouer une requalification des faits en « violences volontaires ayant entraîné la mort », un crime passible des assises, comme le demande la famille.

Sollicité, Me Laurent-Franck Lienard, avocat de deux des policiers, n’a pas souhaité commenter. Me Thibault de Montbrial, avocat des deux autres, n’a pas répondu à l’AFP.

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