Des professionnels des médias africains, réunis à Dakar à l’occasion du Salon international des médias d’Afrique (SIMA), ont appelé à une adaptation accrue des rédactions aux nouvelles réalités du numérique, tout en veillant à préserver la rigueur et l’indépendance éditoriale.
S’exprimant lors d’un panel portant sur ‘’l’intégrité de l’information, la transformation numérique et la souveraineté éditoriale ‘’, la directrice de la télévision tunisienne, Awatef Dali, a alerté sur la prolifération des fausses informations générées par l’intelligence artificielle.
Rappelant le ‘’lien indissociable’’ entre l’intégrité de l’information, la transformation numérique et la souveraineté éditoriale, Mme Dali a aussi plaidé pour la mise en place de cellules de veille au sein des rédactions.
Le directeur de Tchad Info, Mahamat Mamadou Gjimtebaye, a, pour sa part, souligné les menaces liées à la dépendance technologique des médias africains, évoquant ainsi la suspension temporaire de son site par un hébergeur à l’étranger.
Dan cette perspective, il a souligné la nécessité pour les pays africains de se doter d’infrastructures technologiques au plan local afin de garantir une souveraineté numérique et éditoriale.

Le consultant camerounais Alex Blériot Momha a insisté sur le retour aux fondamentaux du journalisme, basés sur la rigueur et la véracité, appelant à un modèle économique des médias africains en mesure d’assurer la souveraineté culturelle et éditoriale du continent.
Le directeur du quotidien sénégalais Le Soleil, Lamine Niang, a partagé l’expérience de son média dans la transformation numérique, insistant sur la nécessité d’investir dans la formation et la confiance au sein des rédactions.
Selon lui, ‘’préserver l’intégrité, c’est résister aux dérives du numérique tout en exploitant ses potentialités ‘’
Plusieurs participants à ce panel ont notamment plaidé pour une ‘’approche prudente et éthique’’ dans l’usage des outils numériques afin de préserver la véracité et la crédibilité de l’information.
Les discussions ont aussi porté sur la formation des journalistes, l’accès à l’information et la coopération entre médias, pouvoirs publics et société civile.

Les panelistes ont également mis l’accent sur la nécessité de bâtir une “souveraineté médiatique et numérique africaine”, reposant sur “la production locale de contenus et la valorisation du patrimoine informationnel du continent”.