Les financements domestiques pérennes, la condition pour des systèmes sanitaires durables (ministre)
La mise en place de systèmes de santé durables nécessite la mobilisation de ressources financières domestiques conséquentes et pérennes, a réaffirmé, mardi, à Dakar, le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Ibrahima Sy.
“Mettre en place des systèmes de santé durables requiert des ressources financières conséquentes et pérennes qui passent immanquablement par la mobilisation accrue des financements domestiques”, a-t-il déclaré.
Il prenait part à une rencontre des présidents des commissions santé d’Afrique francophone sur la nécessité de financements durables pour l’élimination du VIH, de la tuberculose et du paludisme.
La rencontre, prévue pour deux jours, porte sur le thème “Financer l’avenir : Mobiliser le leadership parlementaire en faveur des systèmes de santé durables pour éradiquer le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme en Afrique”.

Selon Ibrahima Sy, seuls 5 % des pays africains respectent l’engagement d’Abuja de consacrer 15 % de leur budget à la santé, alors que 44% des ménages contribuent au financement de leur propre santé.
A titre d’exemple, le Rwanda alloue 15,8% de son budget à la santé, contre 10% pour le Sénégal, a indiqué le ministre sénégalais de la Santé.
Il relève toutefois qu’avec la mobilisation des acteurs concernés et les différents appels lancés de Cotonou à Dakar en passant par Abidjan, “le financement domestique durable devient un levier sur lequel les pays francophones africains veulent s’appuyer pour réaliser des systèmes de santé inclusifs, résilients avec une offre de soins de qualité respectant l’équité sociale et territoriale”.
Dans cette dynamique, il a fait remarquer que les élus du continent se sont engagés à accroître les financements domestiques pour la santé, en particulier pour l’élimination du paludisme, du VIH et de la tuberculose.
“Ils se sont engagés aussi à soutenir les réformes et lois garantissant un système de santé plus solide, équitable et accessible à tous”, mais aussi à “mobiliser le secteur privé et la diaspora pour assumer leur rôle dans la lutte contre les pandémies”, a-t-il ajouté.

“Il importe de souligner, pour le regretter, que nonobstant les efforts importants consentis par nos Etats en matière sanitaire, il n’en demeure pas moins vrai que la part de leur budget général allouée à la santé est largement en deçà des 15 % prévus par la déclaration d’Abuja”, a pour sa part souligné la présidente de la commission santé et affaires sociales de l’Assemblée nationale.
Dans un contexte marqué par l’arrêt des financements de certains bailleurs, “il urge de travailler à obtenir, à l’échelle régionale comme à l’échelle nationale, une stratégie de financement endogène susceptible de relever substantiellement le plateau sanitaire dans nos différents pays, et de combattre efficacement ces trois maladies infectieuses les plus mortelles au monde”, a plaidé la députée Khady Sarr.
Elle invite les acteurs concernés à réfléchir, partager, discuter et échanger afin d’identifier les principaux leviers sur lesquels il est possible de s’appuyer, pour un financement durable de la santé.
Dans cette perspective, “élaborer un plan de plaidoyer saisissant me parait être la seule voie de salut”, a indiqué la présidente de la commission santé et affaires sociales de l’Assemblée nationale.
Il est attendu, à la fin de cette activité, la conception d’une feuille de route pour la reconstitution du Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme, en partant d’une mobilisation accrue des ressources financières domestiques.