En 1914 comme en 1939, la France a forcé ses colonies africaines à envoyer leurs fils sur les fronts européens. Des centaines de milliers de tirailleurs sénégalais ont été arrachés à leur terre pour défendre un pays qui n’était pas le leur.
Bataille de Verdun (1916) , des milliers d’Africains y ont servi de rempart humain face aux obus allemands.
Campagne des Dardanelles (1915), les tirailleurs sont envoyés sur un front suicidaire où les pertes sont effroyables.
Offensives de la Somme, de Champagne, de l’Artois ,partout, l’Afrique verse son sang pour une guerre importée.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, ce sacrifice continue. Pire, il s’amplifie.
Bataille de Bir Hakeim (1942) ,Afrique du Nord
Campagne d’Italie (Monte Cassino, 1943-44) où les tirailleurs marocains, algériens, sénégalais meurent par milliers.
Débarquement de Provence (Opération Dragoon, 1944) ,sans les troupes coloniales, cette opération aurait été impossible.
L’Afrique paie la guerre, en hommes, en matières premières, en silence
Ce ne sont pas que des soldats que l’Afrique a donné.
C’est aussi sa terre, ses richesses, son énergie.
L’uranium ayant servi au projet Manhattan, qui mènera à la première bombe atomique, provient du Katanga (Congo belge).
Le coton, l’huile, les minerais, les routes réquisitionnées,toute l’Afrique est transformée en arsenal de guerre.
Et malgré cela, les tirailleurs sont moins payés que les soldats blancs, logés dans de pires conditions, traités comme de la “main-d’œuvre jetable”.
Un soldat africain valait si peu, qu’on pouvait l’envoyer mourir sans que la métropole ne frémisse.
Lorsque Paris est libéré en 1944, De Gaulle refuse que les troupes noires entrent dans la capitale en libérateurs.
Alors que ce sont elles qui ont libéré Lyon, Toulon, Marseille…
La France retire volontairement les soldats africains des colonnes qui doivent défiler à Paris.
On remplace les Noirs par de jeunes Français qui n’ont parfois jamais tiré une balle.
L’histoire retient ce moment sous le nom de “blanchiment des troupes”.
Le message est clair, violent, humiliant :
« Vous pouvez mourir pour nous, mais pas être vus comme des héros. »
Thiaroye 44, »la trahison ultime ».
Après la victoire, les tirailleurs attendent leur dû
leurs soldes, leurs primes, leurs pensions.
La France refuse. Elle tergiverse. Elle insulte leur dignité.
Le 1er décembre 1944, à Thiaroye, des tirailleurs démobilisés, désarmés, réclament simplement leur paiement.
La réponse de la France ?
Des mitrailleuses.
Des blindés.
Des rafales dans le dos de ceux qui l’avaient servie.
Les estimations parlent de plus de 300 morts, même si la France tente d’en reconnaître une trentaine.
Des corps enterrés à la hâte.
Des familles jamais prévenues.
Et surtout ,le silence, l’effacement, le mensonge d’État.
François Hollande a fini par reconnaître le massacre…
Mais une reconnaissance n’est pas une justice.
Une phrase ne remplace pas une réparation.
La France d’aujourd’hui, visas refusés, mémoire effacée, pillage continu
Ironie de l’Histoire,
Ceux qui ont libéré la France ne peuvent même plus obtenir un visa pour y entrer.
Leurs petits-enfants sont traités comme des indésirables dans un pays qu’ils ont pourtant contribué à bâtir:
-Dans les tranchées,
-Dans les usines,
-Sur les chantiers de reconstruction.
Pendant cette même période, la France continue de profiter
du franc CFA,
des bases militaires,
des extractions minières,
de la diplomatie de la peur.
Les morts de Thiaroye sont tués une deuxième fois ,par l’oubli et l’ingratitude de la France.
Les crimes de guerre ne prescrivent jamais.
Thiaroye est un crime de guerre, un crime d’État, un crime colonial.
Chaque pays africain d’où venaient ces soldats doit
saisir les juridictions internationales,
exiger les pensions jamais versées,
commander l’ouverture complète des archives militaires,
réclamer des réparations financières et historiques.
Les tirailleurs ont combattu Hitler.
Ironie tragique : ce n’est pas Hitler qui les a tués, mais ceux qu’ils avaient protégés.
À Thiaroye, ce ne sont pas des soldats qui sont tombés,ce sont les piliers de notre dignité.
Ils n’ont pas demandé la charité.
Ils ont demandé leur dû.
En retour, on leur a donné des balles.
Aujourd’hui, nous disons ,
Plus jamais ça.
Plus jamais l’oubli.
Plus jamais l’humiliation.
Que la France entende enfin la vérité ,nous n’avons rien oublié.
Ni Verdun.
Ni les Dardanelles.
Ni Monte Cassino.
Ni Provence.
Ni Thiaroye.
Nos morts n’ont pas eu de tombe,
mais ils auront une voix.
La nôtre.
Justice pour Thiaroye.
Justice pour les tirailleurs.
Justice pour l’Afrique.
@CAF Collocaterre ![🌺]()