Lorsque je me suis engagé pour aller à la rencontre de Dieu, j’ai parcouru beaucoup de stations mystiques avant d’atteindre à Lui. Arrivé, Il m’interpella en me disant ceci : où te diriges-tu ? Je répondis : vers Toi ! Alors, Il me dit : reste où tu es et ne t’approche surtout pas.
De là où j’étais, je Lui répondis : je ne peux ne pas m’approcher de Toi. Et voici qu’Il me dit : suis ce que je te dis ! Ainsi, je deviens confus, embarassé et frappé de stupeur. C’est ainsi qu’Il me dit : si tu veux accéder à Moi, tu dois impérativement passé par le Prophéte Mouhammad. Et Il y rajoute ceci : reste où tu es et soit à l’écoute.
Plus tard , Seydina Jibril est venu me dire ceci : Dieu m’a chargé de te dire qu’il a fait don à toi de toute l’écriture et la connaissance qu’Il avait octroyées au Prophéte afin que tu chantes les éloges de ce dernier.
Alors, je dis à Seydina Jibril : dis Lui qu’Il en fait de même de la langue arabe, car je ne suis pas un arabe, alors que le Prophéte est un arabe. Et pour chanter les éloges de quelqu’un , il faut le faire par le biais de sa langue maternelle.
Ainsi, Seydina Jibril est parti , mais en revenant , il était en compagnie de trois créatures : le nahu ( la grammaire), le ‘aruud ( la prosodie) et le bayaan ( la rhétorique). Ainsi, les trois se sont présentés et ont fait acte d’allégeance à moi.
C’est pourquoi , lorsque j’écris , exoteriquement c’est ma personne qui parle, mais ésoteriquement c’est le Prophete qui s’exprime. Et quand j’écris, chaque lettre s’arrache de là où elle était pour venir intégrer la place qui lui est destinée dans l’écriture.
( L’Arbre Touba, Serigne Aladji Mbacké, traduction M.Moustapha Diop )
Leave a Reply