Émile durkheim utilise l’expression de » suicide anomique » dans son livre sur les causes du suicide (1897)et le décrit comme étant » une situation sociale caractérisée par la perte ou l’effacement des valeurs (morales, religieuses, civiques…).
Ce recul des valeurs va systématiquement conduire à la destruction de l’ordre social. Dès lors, les lois et règles ne joueront plus leur rôle de garant à la régulation sociale. Et nul ne peut nier cette absence dans la société sénégalaise actuelle avec la recrudescence du phénomène barca ou Barsakh.
Cela peut s’expliquer par l’absence de contrôle des désirs individuels (Doylou Mo djeekhh). Essayons maintenant d’identifier les facteurs pour ne pas dire causes du suicide. À cet effet, nous allons faire appel à durkheim en lui empruntant ses causes identifiées dans son livre.
Selon lui il ya ce que l’on appelle « l’anomie domestique », qui peut survenir au sein d’une famille à la suite d’un divorce, d’une pauvreté extrême due au fort taux de chômage…. Il parle aussi de « l’anomie à l’échelle de la société, lorsque celle-ci subi d’importants bouleversements politiques (guerre, changement de régime qui est notre exemple type, avancée technologique…)
Cette identification des causes nous permet d’aligner le cas du sénégal à la deuxième cause c’est à dire à l’anomie à l’échelle de la société du au constat d’un fort bouleversement politique du pays. Cependant une question s’impose : est-ce un suicide assisté ou aidé? Dans le cas du Sénégal, nous pouvons oser nous permettre de le qualifier de suicide assisté vu l’attitude de nos dirigeants face au phénomène. Par contre, le suicide assisté est un sujet controversé politiquement et moralement.
Car la cour européenne des droits de l’homme, dans son arrêté Pretty. C Royaume-Uni du 29 avril 2002, à déclaré à l’unanimité que le suicide n’entrait pour l’instant dans le champ d’aucun droit de l’homme. « En conséquence, la cour estime qu’il n’est pas possible de déduire de l’article 2 de la convention un » droit à mourir « , que ce soit de la main d’un tiers (ou par l’ abstention de l’intervention de ce tiers), ou avec l’assistance d’une autorité publique ».
Vu le mutisme avéré et inhumain des autorités publiques, est-ce que l’on ne devrait pas nous indigner et de surcroit désigner à la vindicte publique les autorités ?
Dès lors, une plainte contre l’état pour « Non assistance à une personne en danger » est indispensable.
Modou bousso Ndiaye, la plume des sans voix
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