À l’occasion de la Journée mondiale du psoriasis, célébrée à Dakar, le professeur Fatimata Ly, dermatologue et enseignante à la Faculté de médecine de l’UCAD, a rappelé l’importance d’une meilleure connaissance de cette maladie chronique non contagieuse. Aux côtés du président de l’Association des psoriasiques du Sénégal, Papa Oumar Soumaré, elle a insisté sur la prévention, la solidarité et la lutte contre la stigmatisation.
Le psoriasis, maladie inflammatoire de la peau souvent méconnue, touche un nombre croissant de Sénégalais. À l’occasion de la Journée mondiale du psoriasis, célébrée sous le thème « L’effet domino : comprendre les comorbidités du psoriasis », le professeur Fatimata Ly de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) a tenu à éclairer le public sur les causes, les formes et les traitements possibles.
Selon elle, « le psoriasis n’est pas une maladie contagieuse, mais une affection chronique liée à un dérèglement du système immunitaire ». Elle a également mis en avant les comorbidités qui accompagnent souvent cette pathologie, notamment les maladies cardiovasculaires, le diabète et les troubles anxiodépressifs, d’où l’importance d’une prise en charge globale.
Le professeur Ly a souligné le rôle central de la nutrition dans la gestion de la maladie : « Certains aliments peuvent aggraver les poussées, d’où la nécessité d’une alimentation équilibrée, riche en fruits, légumes et acides gras essentiels ». Elle a aussi insisté sur l’importance d’éviter le stress, le tabac et l’alcool, facteurs connus pour accentuer les symptômes.
L’experte a par ailleurs lancé un appel à l’État pour une meilleure accessibilité aux traitements, notamment les médicaments biologiques importés, dont le coût reste très élevé pour la majorité des patients : « Ces traitements sont efficaces mais inaccessibles pour beaucoup. Une politique de soutien s’impose pour soulager les malades », a-t-elle plaidé.
Prenant la parole, Papa Oumar Soumaré, président de l’Association des psoriasiques du Sénégal, a rappelé le rôle crucial de son organisation dans l’accompagnement des patients. « Comme chaque année, nous marquons cette journée pour sensibiliser, informer et surtout renforcer la solidarité entre malades. Le psoriasis ne se vit pas seul : il se combat ensemble », a-t-il affirmé.
Il a également encouragé les familles à s’impliquer davantage pour soutenir moralement les personnes atteintes et à lutter contre la stigmatisation. Selon lui, « il faut démystifier la maladie. Le regard des autres blesse souvent plus que les lésions elles-mêmes ».
Cette journée mondiale du psoriasis a ainsi été un moment fort de sensibilisation, d’espoir et de solidarité, rappelant que mieux comprendre la maladie, c’est déjà faire un pas vers sa victoire.
Assane Diop