Les autorités israéliennes ont retiré à la municipalité palestinienne de Hébron ses pouvoirs administratifs sur la mosquée Ibrahimi et les ont transférés à un conseil religieux de colons, selon un article publié mardi par le quotidien Israel Hayom.
Décrivant cette décision comme un « changement historique et sans précédent », le journal indique que l’administration civile israélienne a confié la gestion du site sacré au conseil religieux de la colonie de Kiryat Arba, située à proximité de Hébron, en Cisjordanie occupée.
Le rapport ne précise pas l’étendue des pouvoirs transférés, mais souligne que la mesure vise à faciliter des « modifications structurelles » sur le site.
Il s’agit du premier changement majeur dans le statut de la mosquée depuis les recommandations de la commission Shamgar en 1994, qui avait divisé l’accès au lieu : 63 % pour les fidèles juifs, 37 % pour les musulmans. Cette division avait été imposée après le massacre perpétré par le colon extrémiste Baruch Goldstein, qui avait tué 29 fidèles palestiniens en pleine prière de l’aube.
Toujours selon le journal, l’administration civile israélienne cherche depuis longtemps à réaliser des travaux de rénovation sur le site, notamment la réfection du toit et des constructions autour de la « cour de Jacob », utilisée par les fidèles juifs pendant la majeure partie de l’année.
Aucune confirmation officielle n’a été apportée par les autorités israéliennes, ni de réaction immédiate de la part du gouvernement palestinien.
Dans un communiqué publié le 26 février, le ministère palestinien des Affaires religieuses a réaffirmé que la mosquée Ibrahimi également connue sous le nom de Tombeau des Patriarches ou grotte de Machpéla est « un waqf, un bien exclusivement islamique » et a condamné les tentatives israéliennes de la transformer en synagogue juive.
La mosquée est située dans la vieille ville de Hébron, dans une zone sous contrôle total d’Israël, où vivent environ 400 colons illégaux protégés par quelque 1 500 soldats israéliens.