Ce lundi 17 novembre, Dakar a accueilli un atelier de haut niveau consacré aux enjeux de l’édition génomique appliquée à l’agriculture. Chercheurs, ingénieurs agronomes, représentants de l’ISRA, universitaires et responsables institutionnels ont échangé sur les opportunités et les défis liés aux nouvelles technologies agricoles et aux OGM.
Il faut souligner que la rencontre a été rendue possible grâce à une collaboration étroite entre l’Autorité nationale de la biodiversité (ANB), l’AUDA-NEPAD, l’USDA et plusieurs autres partenaires techniques et institutionnels engagés dans la promotion d’une innovation agricole responsable au Sénégal.
Parmi les experts présents figurait le Professeur Allen Jeynz de l’Université de Californie Davis (UC Davis), spécialiste mondialement reconnu de l’édition génomique. Les échanges ont permis de revisiter les avancées récentes de la biotechnologie, leur potentiel pour renforcer la résilience agricole, ainsi que leur impact socioéconomique pour le pays.
L’intervention du Professeur Allen Jeynz : entre progrès scientifique et responsabilité
Dans son intervention magistrale, le Pr Allen Jeynz a rappelé que l’édition génomique constitue « une opportunité historique pour créer des variétés plus résistantes, plus nutritives et mieux adaptées au changement climatique ».
Il a expliqué que des outils modernes comme CRISPR permettent d’effectuer des modifications génétiques ciblées, rapides et plus durables, tout en réduisant la dépendance aux intrants chimiques.
Mais le scientifique a également insisté sur l’importance d’un cadre réglementaire solide, afin d’assurer un usage responsable, éthique et transparent de ces technologies. Il a encouragé les autorités sénégalaises à renforcer les capacités nationales en recherche, en gouvernance scientifique et en équipements de pointe.
Selon lui, l’Afrique peut « devenir un leader mondial de la biotechnologie agricole, si elle investit stratégiquement dans la formation et l’innovation ».
Le plaidoyer du Dr Aliou Ndiaye pour la souveraineté semencière
Prenant la parole, le Dr Aliou Ndiaye, directeur exécutif de l’ANB, a mis en lumière la nécessité de conserver les semences locales, essentielles à la biodiversité agricole et à la souveraineté alimentaire.
Il a souligné que l’adoption de nouvelles technologies doit aller de pair avec une politique nationale forte, permettant au Sénégal de produire suffisamment ce que l’on consomme.
Le Dr Ndiaye a également insisté sur l’importance d’une collaboration renforcée entre les chercheurs, universités, ingénieurs agronomes et décideurs publics, afin d’élaborer un cadre cohérent, sûr et fondé sur des données probantes.
Un nouveau souffle pour l’agriculture sénégalaise
L’atelier, riche en contributions et en perspectives, marque une étape importante dans la réflexion stratégique sur le futur de l’agriculture au Sénégal.
Si les biotechnologies sont intégrées de manière encadrée, participative et durable, elles pourraient devenir un levier essentiel pour améliorer les rendements, faire face aux défis climatiques et garantir une sécurité alimentaire solide.
Assane Diop