Déclaration de clôture du Forum africain de la télédiffusion : M. David Kanu appelle à un renforcement du financement, de la régulation et des infrastructures de diffusion
Le Forum africain de la télédiffusion, réuni cette semaine à Dakar, a clos ses travaux par une déclaration forte portée par M. David Kanu, Directeur général de la Télédiffusion du Burkina (TDB) et président du Collège des télédiffuseurs africains, à l’issue de l’Assemblée générale tenue ce mercredi 26 novembre.
Dans son allocution, M. Kanu a souligné les défis persistants auxquels font face les sociétés africaines de télédiffusion, notamment :
le sous-financement structurel des opérateurs publics,
les difficultés des éditeurs de services à honorer les redevances de diffusion,
le déséquilibre des modèles économiques,
et l’urgence du renouvellement des infrastructures techniques, devenues obsolètes dans plusieurs pays.
Recommandations majeures : un appel fort à l’engagement des États
Selon le président du Collège, les travaux du Forum ont permis d’élaborer une série de recommandations clés, qui figureront dans la Déclaration de Dakar. Parmi celles-ci :
Renforcer le financement public des sociétés de télédiffusion
M. Kanu a insisté sur la nécessité pour les États de s’engager davantage dans le financement des infrastructures de diffusion, particulièrement dans un contexte où les coûts de maintenance et d’exploitation continuent d’augmenter.
Il recommande que les États prennent en charge :
une partie des frais d’exploitation,
les investissements lourds nécessaires à la modernisation,
ainsi que l’accompagnement des projets stratégiques liés à la transition numérique.
Assurer le paiement des redevances par les éditeurs de services
Les sociétés de télédiffusion souffrent de créances importantes dues par plusieurs éditeurs.
M. Kanu appelle à un cadre réglementaire plus strict qui garantisse le paiement régulier des redevances, essentielles à la viabilité financière des diffuseurs.
Accélérer le renouvellement et la modernisation des infrastructures
Le président du Collège a alerté sur le vieillissement des équipements dans plusieurs pays, devenu critique.
Le renouvellement doit, selon lui, être aligné sur les évolutions technologiques, afin de garantir :
une couverture nationale stable,
une qualité de service conforme aux standards internationaux,
et une meilleure résilience des réseaux.
Encourager une collaboration renforcée entre acteurs publics et privés
Pour accélérer la transition numérique, un partenariat plus efficace entre les deux secteurs est indispensable.
L’objectif : construire un écosystème audiovisuel plus compétitif, inclusif et durable.
Prochaines étapes : cap sur la 6ᵉ Assemblée générale
Le Collège des télédiffuseurs africains a pris l’engagement de :
assurer le suivi des recommandations adoptées à Dakar,
accompagner les États et les sociétés nationales dans leur mise en œuvre,
et préparer activement la 6ᵉ Assemblée générale, prévue en 2026.
Cette feuille de route vise à bâtir un audiovisuel africain plus autonome et mieux structuré, tout en réduisant l’écart technologique avec les pays les plus avancés.
Un appel final aux gouvernements africains
En conclusion, M. Kanu a invité l’ensemble des gouvernements africains à investir résolument dans le secteur numérique et dans les infrastructures audiovisuelles, soulignant que :
> « La souveraineté audiovisuelle passe par des infrastructures modernes, un financement durable et une régulation efficace. C’est ainsi que nous pourrons garantir un service public de qualité et une offre audiovisuelle compétitive au bénéfice de nos populations. »
Le Forum africain de la télédiffusion se positionne ainsi comme un espace stratégique pour penser l’avenir du secteur, dans un contexte de transformation numérique accélérée et de besoins croissants en connectivité et en contenus locaux. Assane Diop