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CENTENAIRE DE LA COMMUNE DE KÉBÉMER : CONTRIBUTION SUR L’HISTOIRE DES MAURES DE KÉBÉMER

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Le Sénégal est un pays, une république, une nation avec une constitution et un peuple composé de plusieurs ethnies. Cependant il y a une volonté de vivre ensemble comme le stipule notre devise nationale « Un Peuple – Un But – Une foi ».

Chaque peuple a une histoire, une origine, une trajectoire et un destin et cette volonté de vivre ensemble en communauté dans le respect des convictions et des cultures de l’autre reste le fondement même de la paix, de la stabilité, de la cohésion et par conséquent du développement. Cette harmonie est régie par notre charte fondamentale qui est la constitution et les différentes lois et règlements qui en découlent. Les historiens et anthropologues sont d’accord sur un postulat :

le peuplement du Sénégal s’est fait à partir du nord dans la vallée du fleuve Sénégal que nous partageons avec la République Islamique de la Mauritanie sœur. Cette notion de pays est récente car elle est née avec les indépendances en 1960.

Nous retrouvons les mêmes ethnies de part et d’autre du fleuve Sénégal à savoir

des Wolofs – des Maures – des Poulars – des Soninkés – Mandings etc.

Ainsi l’histoire a montré que toutes les grandes civilisations sont nées autour des fleuves. Les grands empires asiatiques autour du Tigre et de l’Euphrate. La civilisation chinoise autour du fleuve Yang Sing

– la civilisation indienne autour du fleuve Gange

– la civilisation égyptienne autour du Nil et la civilisation occidentale autour des fleuves Rhin et de la Rhône de la Garone ou de la Tamise

– la civilisation américaine autour des fleuves Mississipi et Missouri et de l’Amazonie. Les premières concentrations humaines au Sénégal sont observées au Tékrour dans la vallée du fleuve. Et l’essentiel des marchandises venaient à dos de chameau à travers les caravanes transsahariennes et ce commerce florissant était organisé par les Maures. C’est avec ce commerce transsaharien que les Maures ont islamisé le Sénégal au VIIIe siècle.

Les peuples réfractaires à l’Islam ont quitté la vallée du fleuve pour progresser vers le sud du Sénégal. C’est ainsi que les Sérères se sont installés dans les régions de Thiès – de Fatick – et de Kaolack et les Diolas ont progressé vers les régions de la Casamance naturelle.

Voir l’histoire mythique des Cousins « Aguen et Diembone ».

Ndiadiane NDIAYE l’ancêtre de l’aristocratie Wolof est Maure par son Père Mouhamed Ben Omar Ben Tachbid. Aussi le Vénéré Cheikh Ahmadou Bamba est Maure et ses origines passent par Mouhamadoul Khaïry et la tribu des Almoudi Nallah et Fatoumatou Bint Rassoul.

Les études anthropologiques, historiques et sociétales montrent que c’est le milieu qui détermine l’individu. Si les origines de Cheikh Ahmadou Bamba sont Maures ; elles se sont poularisées au Fouta avant de se « wolofiser » au Djolof et au Cadior.

Après l’islamisation du Sénégal par les Maures, tous les royaumes sénégambiens ont toujours recrutés et nommés des conseillers religieux et juridiques Maures qui jouent le rôle de « Khadi » et ont beaucoup contribué dans l’implantation de l’islam dans l’espace Sénégambien (ex : Mame Mor Anta Sali Mbacké était Khadi auprès de Lat Dior Ngoné Latir Diop Damel du Cadior). Les rois de ces royaumes leurs donnaient des parents en mariage et leurs donnaient des terres.

Cette deuxième vague d’implantations des Maures au Sénégal a donné des sous groupes appelés des « Narou Cadior » – des « Darmankos » des Narou Khapp Khapp. Ainsi tous les patronymes Amar – Sougou – Sougoufara – Diakhoumpa – Goumbala – Sady – Babou – Diagne – Fall – Sy – Dieng – Tandiné – Kounta – Aïdara – Ndiaye sont issus de cette communauté Maure.

C’est durant cette période entre le XVIème – XVII ème, XVIIIe – XIXe siècle que la plupart des Maures sénégalais sont installés définitivement au Sénégal et ont créé les différents « Gaad » (Gaad Yell – Gaad Birama – Gaad Afia – Gaad Kébé…). Ils sont pour l’essentiel des commerçants et des éleveurs. Et avec la colonisation et l’imposition de la culture arachidière par le colon, ils se sont sédentarisés pour devenir aussi des agriculteurs. Cette communauté Maure qui a donné son nom au Sénégal, qui a islamisé le Sénégal depuis le VIIIe siècle est présente sur tout le territoire sénégalais. Ils ont créé des Gaads dans les différentes villes du Sénégal ou autour des
agglomérations.

La communauté Maure sénégalais reste la plus ouverte aux autres ethnies sénégambiennes. Elle s’est dissoute avec et dans les autres ethnies pour former l’Homo senegalensis. Ainsi, la plupart se sont Wolofisés. Les Maures de Kébémer n’échappent pas à ce destin commun du sénégalais.

 

Nous avons la chance d’avoir au Sénégal une langue de communication le Wolof parlé par l’écrasante majorité des sénégalais et cette langue constitue notre ciment et notre cohésion nationale. Exemple : originellement les Wolofs « Kébé-Kébé » de Kébémer sont sarakholés. Ils se sont wolofisés avec le temps. De même la majorité des Maures de Kébémer se sont Wolofisés. Un de nos grands responsables des Maures de Kébémer est ironiquement l’un des piliers de l’alphabétisation en langue Wolof dans le département.

Les Maures de Kébémer sont éparpillés dans tous les quartiers de Kébémer et ont créé essentiellement plusieurs Gaads : Gaad Médina (Mbambara) – Gaad Ganaw rail – Gaad Oulad Beuniouk – Gaad Lakhrerna Gaad Teydoum. Ces différents Gaads de Kébémer ont toujours tissé des liens étroits entre eux et avec les autres ethnies de Kébémer.

Ils ont participé activement à la naissance et au développement de la ville de Kébémer. La ville de Kébémer est instituée avec la deuxième vague de communalisation du Sénégal en 1925. Kébémer était le centre du bassin arachidier. Et l’activité économique de la ville reposait essentiellement sur l’arachide qui était acheminé des champs vers la gare ferroviaire de Kébémer à destination des centres industrielles et portuaires comme
Saint Louis, Louga, Dakar, Thiès et Diourbel.

Notre grand père Mouhamed FALL était le chef de la compagnie de manutention avant la grande peste de 1918. ET il a été remplacé par notre grand père Ahmadou Ould Yérim DIENG qui faisait travailler des centaines de migrants saisonniers Maures dans la traite de l’arachide. La majorité de ces migrants saisonnier maures se sont installés ensuite dans les différentes agglomérations traversées par le rail.

Notre grand père Birahim Aïcha TALL jouait un rôle fondamental de rassemblement de la communauté Maure dans le Gaad Oulad Beuniouk. Il était commerçant négociant et éleveur à Kébémer. Il faisait partie des grands notables régulateurs sociaux de Kébémer. De même que notre grand-père Hamoud FALL gérait le Gaad Mbambara actuel quartier Médina avec Pape Yally DIOP – Matalla DIOP – Neuyeu DIOP – Maouloud Dieng Diy Fall – Doumack Diop – Malick Touré avec leurs sœurs qui travaillaient essentiellement dans la tannerie des cuirs et le commerce ; on peut citer : Barakata Touré – Mouyneutan Diop Ya Seulma Massouda – Anna Diop – Ndickou Diop – Mah Dieng – Tislim – Fatou FAll qui fut Présidente des femmes Maures de Kébémer, Ya Meuyeu Diop.

Il faut citer parmi les illustres fils de Kébémer Maures, notre grand père Ahmeth Siby, un grand traitant, négociant et homme d’affaires qui est le père de Takhy Siby dit Alain et de Youmeu Siby 1ère miss Kébémer. Le Gaad Lakhrerna qui est au quartier Mbassine est créé par Ely Ould Biram petit  fils de la reine du Walo Ndieumbeut Mbodj et du roi de Trarza Ely ould Mouhamed Habib. Ely Ould Biram est le père de Mest Fall père de cheikh Tourat FAll et autres. Son frère Makh fouss est le père de Beukhakh Fall père de ma sœur Aïcha Ndiaye Fall (Mme Sow). Son autre frère Sidy Ould Biram est le frère de Cheyna qui est la mère de Sidy Gazelle et autres.

La sœur de Ely Ould Biram : Mineutou Fall est la mère de Cheikh Ahmadou Bamba FALL (qui est de père de Mest FAll – Mbaye Babcar Fall et autres) et de Sidy Fall (père de Awa Fall feu Koueymine Fall dit « Jean » et autres).
Mineutou Fall mère de Vatimeutou FAll dite « Titi » qui est la mère d’Adja Aminata Dieng dite Mouna Dieng qui est ma mère (Docteur Mavelout Dieng). Aussi les maures ont beaucoup contribué dans la mémorisation du Coran et l’enseignement religieux. Notre grand-mère Mineutou mint Oueymeut Sougou assurait l’apprentissage coranique à Thieulbeuty – à Ouadan Sougou, sur appel de Diery Ouadane Sougou. Elle avait améné avec elle la maman de Maoulout Dieng et de Faballa Dieng : Hawa. Mineutou mint Oueymeut Sougou est la mère de Khmeudou ou Amadou Ould Yérim Dieng dit « Dich », responsable des Maures de Kébémer et qui est le père
de ma maman Mouna Dieng.

Aussi les chérifs se sont installés très tôt à Kébémer, notammement la famille de Cheikhna Cheikh Saad Bouh.

 Chérif Elimbitalib Ould Sabar Ould Yeuwba, père de Chérif Moustaïne Aïdara était le représentant de la Commuauté Maure auprès du chef de Canton Macodou SALL, notamment pour le recouvrement des impôts, leur
protection et les démarches administratives. Il était une figure historique à Kébémer. Après sa mort notre père Moustaïne Aïdara à continuer à jouer ce rôle notamment à Gaad Médina (Mbambara).

 Chérif Cheikh Mouhamed Fadel Aïdara père de Alweuly Mané Ndiaye était implanté à Kébémer avant de résider à Guéoul où son père a été enterré.

 Chérif Malainy Aïdara installé à Mbabou où ses fils Fadel et Cheikhna Aïdara avec leur famille sont des figures religieuses très respectées à Kébémer.

 Chérif Chiby père de Chérif Bahaida et Chekhna Aïdara sont également des dignes représentants de la communauté Maure de Kébémer. Les Narou Cadior ou Darmanko ou Narou Khapp khapp font partie également de
la communauté maure de Kébémer. Les patronymes Amar – Sady – Babou – Diagne – Fall – Goumbeuleu – Diakhoumpa – Sougou – Diakhaté sont parmis les membres de la communauté les plus wolofisés.

Cependant les valeurs traditionnelles de sérieux, travailleur, respectueux des valeurs islamiques sont toujours encrées en eux. Parmi les familles des Narou Cadior on peut citer la famille de feu El Hadj Modou Sady et leur parent de Gaad Kébé, Serigne Sady, Bassy Amar – Ablaye Amar – Mbaye Diagne – Makhtar Diakhaté du quartier Médina. Il y a principalement quatre grandes famille tribales Maures à Kébémer.

1. Les Oulad Deymane : portés par mon grand-père Khmeudou Ould Yérim dit Dich, sont des érudits de l’Islam qui maitrisent le Coran et la mère de « Dich » Mineutou Mint Oueymeut enseignait le Coran à son frère Dierry
Ouadan Sougou. On y retrouve la famille de mon père Sidy Mouhamed Dieng (père d’Amadou Dieng), Toutou Dieng mère de Cheikh Fall marin délégué de quartier Parcelles assainies Unité 17. – Mon père Voucou Dieng : père de Vatimatou Dieng dite Mirèye Dieng de Ndande ; – Deyda mère de Ndeytou Fall – Meuriya mère de Baouda Diakhaté ; – Dah Dieng père de Mah Dieng mère de El Hadj Madiama Ousmane et Pape Fall « Tiopet ».

On retrouve également dans cette tribu Oulad Deymane Seukhleu qui s’est marié avec la famille Gaye Massar : – Saleuk Dieng père de Cheikh abdou Dieng, un des premiers entrepreneurs du batimant de Kébémer ; – Ya Hawa mère de Maouloud Dieng et Faballa Dieng de la Médina – Mineutou – Yeubat – Matalah – Doumack ; – Mère Marème Dagana maman de Mame Gor Fall – Mère Meuyeu Dieng grand-mère de Madaour Diop – Racky Diop –
Tapha Diop et autres Niangua Diop.

Toutes ces personnalités des Oulad Deymane ont laissé une progéniture assez composite, éparpillé à travers le Sénégal, qu’il serait périlleux de les citer toutes.

2. Les Ould Lekhrerna : qui sont des descendant de Ndieubeut Mbodj du Walo et de Ely Ould Mouhamed Habib du Trarza. Cette tribu a une tradition guerrière on peut citer : – Ely Ould Biram père de Mest Fall et grand-père de Cheikh Tourat FAll et autres ; – Mame Moutalib grand-père de Cheikh, Soda, Gora, Ndiaye, Aly Diop, Mbida Diop… – Mineutou Mint Mousseu : mère de Cheikh Ahmadou Bamba Fall, de Sidy Fall, Pape Tal Fall, Vatimeutou Fall et Mah Dieng et grand-mère de Mest Fall, ELhadj Madiama Fall, Koueymine Fall dit Jean, Mbaye Babacar Fal, Pape Thiopet Fall, Cheikh Ould Yérim, Aminata Dieng et autres ; – Mame Meuyeu mère de Pape Madior Diop l’un des premiers conseillers municipaux ; – Makhtar Ould Makhtoub père de Alioune, Yaye Yacine et Aida Yacine et Ndèye Sy (mère de Yelli Fall, commerçant boutiquier) ; – Ideu Fall père de Yelli Fall musicien, Ndiole, Bira Fall…

3. Les Oulads Beuniouk : sont originaires de 7 km de Rosso Mauritanie Cette famille est portée par notre grand père Birahim Aïssa Tall qui est le fils de Aïssa Tall. Il était un puissant homme qui a terrassé tous les lutteurs
de son époque lorsqu’il était installé à Thiawagne. Un aristocrate Kébé Kébé lui a céder l’actuel Gaad Oulad Beuniouk et il faisait venir beaucoup de migrants maures pour travailler dans la compagnie de traite de
l’arachide. Il était également éleveur et grand régulateur social respecté par toutes les populations de Kébémer et les autorités coloniales et postes coloniales. Il était un ciment unitaire dans la communauté maure de Kébémer.
Parmi cette tribu des Oulad Beuniouk on peut citer : – Notre père Ndiack Diop (père d Doudou Gay, Pape Diop, Ndella Diop et autres) ; – Notre père Lamine Fall et Abdou Fall qui a été le premier adjoint au Maire Maure de Kébémer (il est le père des professeurs Yaya Fall, Ndiack Fall, Abdou Fall Fandack, Malick, Lamine et autres… – Et leurs braves sœurs : Anna, Oueychoueu, Mame Fall (mère de Aliou Dieng et Kader), mère de Oumou (maman de Pape Dabo…).

4. Les Narou Cadior ou Darmanko ou Narou Khapp khapp : ils sont parmi les plus fondus dans la communauté sénégalaise Wolofisée. Ils sont souvent commerçants – Agriculteurs – Transporteurs. On y retrouve les Amar –
Sady – Babou – Diagne – Fall – Goumbeuleu – Diakhoumpa – Sougou – Diakhaté…

Certains ont créé des Gaads satellites autour de Kébémer : Gaad Kébé – Gaad Mbirama – Gaad Afia – Khadji Nar- Thieulbeuty – Ouadane Sougou…

Les plus illustres sont : El Hadj Modou Sady – Serigne Sady – Bassy Amar – Ablaye Amar – Mbaye Diagne – Makhtar Diakhaté. Cette partie de la communauté maure de Kébémer a tissé des relations familiales et affectives
avec les autres parties de la communauté maure et avec tous les Kébémerois. Aussi il y a des personnalités maures qui ont marqué la commune de Kébémer et parmi eux on peut citer :

 El Hadji Salim SY qui a joué un rôle fondamental dans l’État Civil de Kébémer, dans l’encadrement de la jeunesse. Il était l’adjoint au Maire qui gérait les affaires courantes de la Mairie. Un fidèle du parti socialiste. Il était le Président de l’Association des Maures de Kébémer jusqu’à son retrait.

 El Hadj Sicri Mbaye : dit Docteur des Kébémérois de par sa disponibilité – son engagement envers Kébémer et la jeunesse de Kébémer des années 1970 – 1980. Il était le Président de l’Association des Maures de Kébémer jusqu’à sa mort l’année dernière. Que Firdaws soit sa demeure éternelle.

 El Hadji Meun SY : illustre fils d Kébémer très engagé dans la santé des Kébémerois, père du Professeur Aminata SY actuel Proviseur du Lycée de Kébémer ;

 El Hadji Madior Diop : l’un des premiers commis de la commune depuis avant les indépendances jusqu’après les indépendances. Il était fidèle compagnon de AKF (Abdou Karim Fall) et de Ameth Diop Maire de Kébémer.

 Ibnou Diop et Boylil Diop, père de Mbida, Ali et autres…

Ce serait périlleux et prétentieux de citer toutes les personnalités maures de Kébémer qui ont contribué à faire de Kébémer ce qu’il est aujourd’hui. Car les Maures ont beaucoup contribué dans la création, le développement et l’épanouissement de Kébémer sur tous les plans structurel – religieux, économique, culturel, sportif et social.

Nous sommes des Kébémerois dignes de notre commune et sommes en harmonie avec toutes les autres ethnies de Kébémer. Les sangs se sont mélangés à travers des mariages inter ethnique pour donner l’homo senegalensis souche Kébémerensis.

 

Cependant si Kébémer est la base, la famille Maure s’est éparpillée dans tous le Sénégal des profondeurs. Nous prions pour le repos des âmes des disparus et que le Bon Dieu les accueille dans son paradis Firdaws, et qu’il accorde la paix et l’opulence à Kébémer et aux Kébémerois et Kébémeroises.

 

Vive Kébémer – vive le Sénégal – vive l’Afrique
Bonne fête du centenaire de la ville d Kébémer
Docteur Mavelout DIENG
Président de l’Association des Maures de Kébémer

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