Barthélemy Dias parle au cœur des Sénégalais avec « Sénégal Bi Nu Bokk » : une génération veut prendre sa place
C’est un Barthélemy Dias visiblement ému, mais résolument déterminé, qui s’est présenté ce mercredi 28 mai devant la presse et ses partisans. Au moment où le pays entame une nouvelle ère avec le dialogue national voulu par le président Diomaye Faye, le maire de Dakar a choisi de prendre une voie singulière : celle d’un mouvement populaire, indépendant, ancré dans les réalités des quartiers et dans les attentes profondes du peuple.
Baptisé « Sénégal Bi Nu Bokk », le mouvement fait directement écho à son projet municipal « Dakar Bi Nu Bokk ». Mais cette fois-ci, l’ambition est nationale. Dias ne cherche plus seulement à administrer une ville, mais à refonder le lien entre les dirigeants et les dirigés, dans un pays où la confiance s’est effritée.
« Ce mouvement, ce n’est pas juste moi. Ce sont des milliers de jeunes, d’enseignants, de chauffeurs, de femmes du marché Sandaga, de tailleurs de Pikine ou de mécaniciens de Sicap qui en ont marre d’attendre qu’on leur tende la main. »
Le ton est donné. Loin des calculs d’appareils politiques, Barthélemy Dias se positionne comme le porte-voix d’une génération oubliée, celle qui a grandi sous les promesses de la démocratie, mais qui vit encore dans la précarité.
Sans mention directe, le maire de Dakar a tourné la page de son compagnonnage avec Khalifa Sall, préférant parler de « clarification » plutôt que de rupture. Une manière d’éviter la polémique tout en assumant une prise de distance claire avec l’ancien maire de la capitale.
Le message central du lancement : réconcilier les Sénégalais avec la politique, par la base, dans la rue, dans les marchés, dans les daaras, dans les universités. Un programme de rencontres est d’ailleurs prévu dans les 14 régions, avec une priorité donnée aux zones rurales.
« Je ne suis pas en campagne électorale. Je suis en campagne de vérité. Je veux savoir ce que les Sénégalais attendent, ressentent, espèrent. »
À travers ce mouvement, Barthélemy Dias tente un pari audacieux : construire un projet sans attendre une élection, sans chef imposé, sans parrain, et sans haine. Il mise sur le réveil des consciences plutôt que sur les vieilles alliances.
À Dakar, l’annonce a déjà suscité des débats. Certains y voient une manœuvre politique, d’autres saluent le courage de rompre avec les codes. Mais une chose est certaine : « Sénégal Bi Nu Bokk » ouvre une nouvelle page dans la dynamique politique sénégalaise, où la parole revient peu à peu à ceux qui, jusqu’ici, ne faisaient qu’écouter.
A.D