Le Secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de l’éducation spécialisée et de la justice (SYNTES/Justice), Baba Issa Ndiaye, a animé un point de presse pour attirer l’attention des autorités sur les difficultés que rencontrent les agents de la Direction générale de la Promotion judiciaire et sociale (DGPJS). Entre la régularisation des primes trimestrielles, la revalorisation des indemnités et la reconnaissance du rôle éducatif des travailleurs sociaux, le syndicat exige des mesures urgentes et justes.
D’emblée, le SYNTES/Justice s’est réjoui de l’érection de la DGPJS en direction générale, une avancée administrative importante selon Baba Issa Ndiaye. Toutefois, il a déploré que ce décret ait été élaboré sans l’implication des acteurs concernés, ni la prise en compte de la dimension éducative du travail des agents, souvent réduits à leur volet judiciaire.
« Les travailleurs de la protection judiciaire et sociale interviennent à la croisée du social, de l’éducatif et du judiciaire. Or, les directions mettent l’accent sur le seul aspect judiciaire, occultant leur mission d’éducation et de réinsertion », a souligné le secrétaire général du SYNTES/Justice.
Des primes trimestrielles en suspens
Le syndicat a salué le geste du ministre de la Justice qui, sur instruction du Président de la République, avait sollicité dès 2021 l’inscription d’une ligne budgétaire de 530 millions FCFA pour des primes trimestrielles destinées aux travailleurs de la DGPJS. Ces montants avaient permis de compenser leur exclusion du fonds commun de la Justice.
Cependant, selon Baba Issa Ndiaye, la prime n’a pas de base légale à ce jour, suscitant inquiétude et frustration :
« Seul un trimestre a été payé en 2023, malgré la hausse du montant à 900 millions FCFA depuis 2024. Nous demandons un décret instituant le fonds et fixant clairement les modalités de gestion », a-t-il plaidé.
Iniquités dans les indemnités : un rééquilibrage attendu
Le SYNTES/Justice réclame également une revalorisation du taux de l’indemnité de participation à la judicature, jugée inéquitable entre corps de métier. Les éducateurs spécialisés perçoivent 70 000 FCFA, quand d’autres agents relevant du même statut bénéficient de 140 000 FCFA.
Le syndicat appelle donc à un rééquilibrage pour rétablir l’équité au sein du corps des fonctionnaires de la Justice.
Indemnité de sujétion : reconnaissance des responsabilités
Enfin, Baba Issa Ndiaye a insisté sur la nécessité de créer une indemnité de sujétion pour les chefs de service de la DGPJS, à l’instar des autres corps de la fonction publique.
« La responsabilité qu’ils assument dans la gestion quotidienne des services mérite reconnaissance. Un décret en ce sens est urgent », a-t-il martelé.
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Vers une justice sociale renforcée
Le SYNTES/Justice appelle les autorités de tutelle à corriger ces déséquilibres persistants qui fragilisent les agents de la DGPJS, acteurs clés de la protection judiciaire et sociale au Sénégal.
En conclusion, Baba Issa Ndiaye a exhorté le gouvernement à « poser des actes concrets pour une justice sociale inclusive, équitable et respectueuse du rôle éducatif des travailleurs de la DGPJS ».
Assane Diop